Des jeunes sans diplômes, sans emploi, sans formation, souvent en rupture familiale, parfois livrés à eux-mêmes : la ville en compterait quelques dizaines. Ils seraient des centaines en Ariège, avec des "primo-arrivants", qui passent quelques semaines en Ariège, avant de repartir. Certains les nomment les "invisibles", souvent inconnus des services sociaux et parfois réfractaires à toute main tendue. Depuis la fin 2015, Philippe Rigobert, médiateur social, va à leur rencontre, dans la rue. Mais ce n’est pas suffisant. Un lieu d’écoute et d’accueil est indispensable, explique-t-il : "C’est vrai que ça me tient à cœur. Il y a des jeunes qui s’isolent, issus de toute catégorie sociale, mais qui coupent les ponts avec leur famille, l’école… Dans le cadre de mes maraudes, je les côtoie. Je sais qu’ils ont des besoins, et notamment un fort besoin de reconnaissance". Un endroit pour se poser, et se confier.
Perte de confiance
Car souvent, ces jeunes ont du mal à pousser la porte des institutions. Ils se sentent mal à l’aise, rejetés parfois, à tort ou à raison. Ils ont perdu confiance dans les structures officielles. Parfois, ils sont dans l’illégalité. "Pour avancer, un local est devenu indispensable, reprend Philippe Rigobert. Lorsque je discute avec des jeunes au cours des maraudes, je ne peux pas laisser ma carte. Ils n’iront pas jusqu’au pôle jeunesse. Mais ils iraient à un local tout proche, agréable, où ils auront de l’information. Cet espace, on le veut comme un relais, pour faciliter la prise de contact et rassurer".
La mise en place de ce nouveau lieu s’appuiera sur un large partenariat, qui permettra notamment d’assurer les permanences. "Des réunions partenariales pourront également être organisées", pour échanger sur leurs problématiques.
Un large partenariat
"Ce sont des jeunes qui n’ont pas accès à leurs droits, analyse Fabien Guichou, directeur du Paajip. Notre stratégie, c’est d’aller vers eux. Nous avons choisi de renforcer cette stratégie, avec des maraudes des animateurs et des travailleurs sociaux. A vélo, ou à pied. Mais c’est plus difficile en centre-ville. Il y a des jeunes plus âgés, en plus grande précarité, parfois de passage. Il fallait qu’on ait un local en proximité, à leur contact". À partir de la rentrée, le local sera ouvert tous les jours, rue-du-Pont, pour de l’accueil, de l’écoute, de l’orientation. "C’est important d’avoir une présence humaine après de cette jeunesse-là, sans pour autant faire de l’accueil inconditionnel : ce lieu ne doit pas devenir une sorte d’accueil de jour", note Fabien Guichou.
Mais son implantation revêt une grande importance : "Nous devons intervenir au plus tôt, avant que ça monte d’un cran et que les jeunes se retrouvent dans une situation de rejet", conclut Philippe Rigobert.
August 08, 2020 at 10:06AM
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Foix. Un lieu d’écoute bien en vue pour accueillir les "invisibles" - ladepeche.fr
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