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Sunday, June 28, 2020

Montpellier : dix ans après Agropolis, la Soucoupe redécolle en un lieu alternatif - Midi Libre

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Il y a dix ans, Agropolis muséum fermait ses portes, faute de financement. Rebaptisé la Soucoupe par ses nouveaux occupants, le lieu se veut toujours culturel… mais cette fois alternatif.

Week-end du 1er novembre 2019. Les "gilets jaunes" organisent leur Assemblée des assemblées, avec 500 participants venus de toute la France. Dans la foulée, la Région dépose un référé pour récupérer le lieu au plus vite. La crainte : qu’il soit transformé en squat. Le tribunal rejette la demande en urgence, la Région est déboutée, les occupants peuvent rester. Au moins pendant la trêve hivernale. Et ils ne se font pas fait prier, le lieu suscitant même des convoitises. Et du coup des tensions.

Aujourd’hui, le site semble avoir retrouvé son calme. À l’intérieur chacun s’organise pour le faire vivre au mieux et en prendre soin. Comme Casti et David. "On fonctionne comme une assoce, mais sans assoce." Avec des réunions, assemblées générales et, même, des commissions. Au nombre de quatre : événements, logistique, juridique et communication. Une organisation à relancer, la crise sanitaire étant passée par là. Et un lieu qui se veut culturel et militant.

Casti et David, notamment, se chargent de faire vivre le lieu, entre réunions, AG et même commissions.
Casti et David, notamment, se chargent de faire vivre le lieu, entre réunions, AG et même commissions. - Photos Richard de Hullessen

David : "Non, ce n’est pas un squat"

Un squat ? La question divise. Pour Casti, oui, mais pas seulement. Pour David, " non, ce n’est pas un squat. Il y a toujours du monde. Certains passent un petit moment. On peut être trois, dix, vingt… Mais en général, on n’est pas très nombreux. Certains dorment. On fait des ateliers, des formations, des répétitions… " Lui vient du monde de la nuit. DJ. Au Mexicana, à Vauvert, ou à l’Orange métallique, à Montpellier, du temps du Bar live. Il est l’un des piliers des soirées qui font fureur à la Soucoupe certains week-end.

" La plus grosse soirée, on était beaucoup. Peut-être 3 000-4 000 personnes. Là, tout le site était ouvert. " Pas besoin de carton d’invitation, réseaux sociaux et bouche-à-oreille fonctionnent à merveille. Comme ce barbecue " entre nous " de fin de déconfinement qui a débouché, quinze jours plus tard, sur une grosse fête. " On en a parlé le mercredi. Le samedi, tout le monde était là", explique David. Plainte des voisins, la police se déplace.

Le jardin intérieur, à ciel ouvert, très apprécié lors des soirées.
Le jardin intérieur, à ciel ouvert, très apprécié lors des soirées. - Midi Libre - RICHARD DE HULLESSEN

" Pas de soucis, on a baissé le son. Nous ne sommes pas là pour embêter le monde. " Alors ils s’organisent aussi en équipe de sécurité. Les entrées, payantes, sont reversées au profit des associations qui ont initié la soirée. " On ne fait pas ça pour se faire de l’argent, on reverse tout, explique Casti. Le but est de faire vivre le lieu, un lieu culturel, sympa. Après, oui, c’est un squat. Mais sans nous, il y aurait beaucoup plus de squatters et ça deviendrait une déchèterie ici. "

Des restes de l’ancien Agropolis muséum subsistent un peu partout. Ils sont recyclés ou stockés dans un coin. Dans la salle de répétition, le ruban est suspendu au plafond de la structure. Ce soir, comme deux à trois fois par semaine en moyenne, les filles qui pratiquent le tissu aérien viendront s’entraîner. La Soucoupe revit à sa manière. Un redécollage.

La salle des fêtes. Ou plutôt des soirées avec une scène.
La salle des fêtes. Ou plutôt des soirées avec une scène. - Midi Libre - RICHARD DE HULLESSEN

Projet et requête d’expulsion

Inauguré en 1993, Agropolis muséum a été fermé en juillet 2010 après avoir accueilli de nombreux écoliers durant dix-sept ans. Sa finalité : un musée des alimentations et des agricultures du monde. Un premier projet de reconversion en résidence étudiante, en 2013, n’a pas vu le jour. Un second est en cours, selon la Région : "Une surface de 5 000 m² autour d’un pôle habitat, qui proposerait différentes catégories de logements, notamment à destination de la communauté scientifique (étudiants, chercheurs, professionnels en mobilité) ; et d’un pôle services- tiers lieu, qui serait notamment composé d’espaces de bureaux, salles de conférence, bibliothèque, restauration-snacking…" Toujours selon la collectivité, le dossier, transmis en décembre dernier (et relancé depuis) au directeur régional des finances publiques, est en attente de validation.

Enfin, juridiquement, le 11 juin dernier, une audience du tribunal administratif de Montpellier a jugé la requête d’expulsion sur le fond. Le jugement ne devrait pas tarder à être prononcé. Expulsion ? Pas expulsion ? Pas tout de suite en tout cas puisque, crise sanitaire oblige, cette année, la trêve hivernale a été prolongée jusqu’au 11 juillet.




June 28, 2020 at 09:49PM
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