La Maison des femmes, installée au sein du centre hospitalier Delafontaine (Seine-Saint-Denis), aide les femmes à se reconstruire après avoir subi des violences et des abus sexuels
Un lieu salvateur : voilà comment définir la Maison des femmes. Ouvert depuis 2016, l’espace situé dans le centre hospitalier Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) doit sa création à la doctoresse Ghada Hatem. Grâce à cette « maison », les femmes sont épaulées dans leur reconstruction après avoir été victimes de violences, viols et autres abus sexuels.
Tout un parcours qui nécessite entre six mois et deux ans afin de retrouver une vie qui ne sera plus jamais normale mais au moins supportable. À ce titre, Mathilde Delespine, sage-femme en charge de l’unité liées aux violences, explique bien :
Notre rôle n’est pas de leur faire oublier ce qu’elles ont vécu mais de rendre ça moins douloureux pour qu’elles puissent avancer ».
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Trois unités au sein de cette maison
Pour cela, une véritable équipe composée de sages-femmes, d’une assistante sociale ainsi que d’un psychologue, de psychiatres et d’un sexologue à temps partiel s’attèlent à la tâche avec dévotion.
Le lieu se divise même en trois unités dans un souci d’efficacité. La première, un centre de planification familiale, permet notamment aux femmes victimes de viols de pratiquer une interruption médicale de grossesse (IMG). « C’est une particularité de notre service, tous ne le font pas », détaille Mathilde Delespine.
En effet, l’IMG a une spécificité : elle peut être pratiquée après un délai légal plus long que celui d’une interruption volontaire de grossesse (IVG). Une interruption pas toujours bien vue par le personnel médical.
Il y a la question de la clause de conscience, certains établissements et certaines sages-femmes ne veulent pas pratiquer l’IMG pour des raisons personnelles », détaille la responsable.
Outre cette unité, ont également été créés un pôle pour les femmes excisées et un dernier lié aux autres formes de violences (violences conjugales…).
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Hausse des demandes de prise en charge depuis la fin du confinement
Ce pôle connaît d’ailleurs une hausse des demandes de prise en charge depuis la fin du confinement. La sage-femme témoigne : « En ce moment, nous avons entre quinze et vingt demandes de prise en charge par semaine contre dix à quinze maximum habituellement ».
Elle reconnaît ensuite : « C’est parfois compliqué à gérer, nous recevons des femmes qui viennent de très loin et nous ne sommes pas toujours en mesure de pouvoir les aider car la distance ne favorise pas un suivi régulier ». Avec cette demande croissante, d’autres centres devraient bientôt ouvrir leurs portes. C’est le cas
Notamment au sein l’AP-HP Paris (deux futurs établissements) et à Rennes. À Bordeaux, un centre a déjà été mis en place tout comme à Nantes avec sa « Citadelle ». Une évolution qui rassure Mathilde Delespine même si tout n’est pas parfait :
C’est encore trop peu mais il y a du progrès. Avant l’existence de ces lieux, les femmes devaient aller à plusieurs étages dans les centres hospitaliers, rien n’était organisé. La prise en charge n’était pas top donc c’est sur la bonne voie ».
Une voie nécessaire alors qu’une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint.
Quentin Darrieu
June 27, 2020 at 03:43PM
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A Saint-Denis : un lieu de reconstruction pour les victimes de violences et d’abus sexuels - actu.fr
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